Émission du 6 septembre 2021
L’exposition précoce et excessive aux écrans
Les nouvelles technologies envahissent nos vies, sur le lieu de travail, dans les transports, dans notre quotidien, appauvrissent les savoirs et entravent la créativité. Les écrans sont de plus en plus une fenêtre ouverte en permanence sur « le monde ». S’ajoutant aux omniprésentes « étranges lucarnes » de la télévision, s’avance la redoutable cohorte de tablettes, smartphones, ordinateurs. Les conséquences sur les adultes et les adolescents commencent à apparaître, mais qu’en est-il des enfants ?
Notre invitée, Marie-Claude Bossière pédopsychiatre et praticienne hospitalière, a constaté avec une grande inquiétude qu’une récente épidémie se développe de manière fulgurante chez les enfants en très bas âge, présentant des symptômes de « quasi-autisme », ayant de grandes difficultés de langage, de communication, des comportements agressifs, une instabilité d’attention constante : certains ont été soumis à une exposition intensive aux écrans dès l’âge de 6 mois ! Dans le cadre de l’« Institut de recherche et d’innovation » en Seine-Saint-Denis, Marie-Claude Bossière a initié en 2017 une « Clinique contributive » afin de mieux faire connaître les graves problèmes posés par les écrans dans les familles. Autour du syndrome de l’« Exposition précoce et excessive aux écrans » s’y construit un savoir collectif alimenté par des chercheurs en psychopathologie, biologie, philosophie et aussi par des mères ayant réussi à sortir leur enfant de cette addiction. Capter le « temps de cerveau disponible » participe à l’aliénation des adultes, mais les dégâts constatés sur les bébés sont encore plus graves et entravent gravement leurs besoins affectifs et relationnels.