Ali Guenoun, La question kabyle dans le nationalisme algérien

Mars – avril 1980 : le « Printemps berbère » (émeutes, grève générale) à Alger et en Kabylie, est le premier mouvement de masse pacifique depuis l’indépendance. Parti de la revendication de la reconnaissance de la langue, il remet en cause le système de parti, religion, langue, culture uniques et propose une démocratie basée sur la diversité. Il sera suivi par la terrible répression du « Printemps noir » d’avril 1981.

Juin 2019 : après quatre mois de Hirak, le pouvoir interdit le drapeau amazigh, très présent dans le mouvement. Les manifestants réagissent, appelant « frères » les Algériens de toutes origines : Arbi-chaoui-kebaili-mzabi-wahrani-qsentini-tlemçani...Khawa, Khawa.

La présence régulière de la dimension kabyle dans les événements sociaux en Algérie est occultée et déformée par les nationalistes se succédant au pouvoir depuis 1962. Pour en comprendre l’importance, il est nécessaire de remonter plus en arrière : c’est le travail historique qu’a réalisé Ali Guenoun, notre invité, pour une thèse qui a conduit à l’édition de l’ouvrage La question kabyle dans le nationalisme algérien 1949 – 1962, permettant d’accéder à des faits ignorés jusque là.

Cette question ouvre des réflexions politiques sur l’Algérie de demain (qui peuvent s’appliquer à d’autres pays) : Une nation se limite-t-elle au centralisme d’un État qui se veut arabo-musulman ? Comment fédérer sans opposer des réalités culturelles et régionales diversifiées ?

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