Nedjib Sidi Moussa, Histoire algérienne de la France
Le récent livre de notre invité, Nedjib Sidi Moussa, Histoire algérienne de la France, se termine par une pensée « pour tous les réfractaires qui, de Dunkerque à Tamanrasset, brûlent les frontières que d’autres s’acharnent à défendre, au nom de l’identité, du nationalisme, de la race ou de la religion. »
Il constate que « l’histoire coloniale fait l’objet de représentations fantasmées » alors que le rapport à l’Algérie demeure une question centrale mais la plupart du temps souterraine. Mais dans des moments de crise, ce qui était refoulé revient à la surface des deux côtés de la Méditerranée.
Il analyse les réactions dans tout le spectre politique à l’occasion de sept événements :
- coup d’État amenant le colonel Boumédiène au pouvoir (juin 1965),
- enlèvement au Canada de Dalila Maschino par son frère pour la marier de force en Algérie (juin 1978),
- « Marche pour l’égalité et contre le racisme » (fin 1983),
- procès de Klaus Barbie à Lyon (mai 1987),
- match de football France-Algérie au Stade de France (Seine-St-Denis, octobre 2001),
- tentative de « conciliation » avec les islamistes à Rome (janvier 1995),
- Affaire Kamel Daood, écrivain connu internationalement et journaliste à Oran (début 2016).
Par ce livre, Nedjib Sidi Moussa souhaite éviter l’entre-soi et s’adresser au plus grand nombre car « pour comprendre la France contemporaine il est nécessaire de se confronter, enfin, à la question algérienne ».